Pour bon nombre de couples, le mariage est le symbole d’une vie amoureuse épanouie. Mais pour d’autres, le mariage est également un engagement, la concrétisation de l’Amour éternel pour convoler l’un à côté de l’autre jusqu’à ce que la mort survienne. Véritable acte d’amour qui unit deux êtres complices et inséparables, le mariage n’en demeure pas moins une tradition très ancienne. Et, même si aujourd’hui, il ne s’agit plus d’unir deux familles dans le but de mettre en commun leurs richesses et de leur octroyer plus de pouvoir, il est des traditions qui au fil des générations perdurent. Gros plan sur ces us et coutumes liés au mariage qui nous viennent du passé.
La robe de mariée, toute une histoire
Et, s’il est bien une tradition aussi ancestrale que celle du mariage, c’est bel et bien le fait de porter une robe de mariée. Même si cette dernière a connu de nombreuses modifications, il n’en demeure pas moins que la mariée en porte une encore aujourd’hui.
En effet, dès la Grèce antique, la tenue de la mariée pouvait être un péplos – sorte de grande pièce de tissu rectangulaire, maintenue à la taille par une ceinture ou une épingle en bronze, en fer ou en métal précieux – ou un chiton ionique, une robe souple et ample. Dans la Rome antique, la tenue de la mariée est très codifiée. La veille, elle se devait de porter une tunique blanche avec un nœud d’Hercule en guise de ceinture de chasteté et le jour de la cérémonie, un long manteau par-dessus ainsi que des sandales de couleur jaune safran, coiffée de six tresses autour de la tête surmontée d’une couronne de fleurs d’oranger. Dans l’Égypte ancienne, la robe était légère, plissée, fluide et proche du corps. C’est en Gaule, que la tenue de la mariée se colore pour la première fois. Au Moyen-âge, les choses évoluent et il est permis à la future mariée de porter une robe de couleur tant qu’elle est surmontée d’une bordure en hermine blanche et en guise d’accessoire une coiffe pointue en feutre avec un léger voile ou une couronne en tissus en forme de diadème. Sous le règne de François 1er, les tenues de mariage sont alors brodées d’or, ornées de fourrures et de boutons en or. À la Renaissance, la robe de mariée change de style, elle est alors façonnée dans de lourdes étoffes, brocarts, velours, souvent brodés de fils d’or et d’argent au-dessus d’un vertugadin, une jupe de gros canevas pour la faire gonfler. Au fil des ans, les robes deviennent plus amples, de couleur ivoire et accessoirisée d’une fraise. Sous l’Empire, la robe est marquée aussi par les tendances mode de l’époque. La robe empire est alors fluide, resserrée sous la poitrine pour accentuer la féminité. Souvent de couleur blanche, c’est le style de robe de mariée qui perdure encore aujourd’hui, et ce, même si sous la Restauration, les femmes portent une robe à crinoline.
Il faudra néanmoins attendre 1840 pour que la robe de mariée devienne une institution et soit incontournable pour toutes les mariées. Et, ce n’est qu’à partir de 1900 que le mariage ne devient une réelle fête avec ses traditions et ses coutumes. Un sacrement ayant son lot de superstitions. Pour l’exemple, même si toutes les fantaisies sont permises aujourd’hui, les tons blancs ou écrus restent majoritairement les couleurs de prédilection des robes de mariée actuelles. Une couleur influencée dans nos sociétés occidentales par l’Église depuis l’Empire : une couleur symbolisant la pureté, de chasteté et d’innocence de l’union.
Les quatre éléments, pour un mariage réussi
Le jour de son union, la mariée se doit de veiller à porter un élément ancien, un élément emprunté, un élément neuf, un élément bleu. Une tradition issue de l’Angleterre de la fin du XIX° siècle, qui perdure encore de nos jours. L’élément « vieux » caractérisant ainsi le lien familial de la mariée et sa vie jusqu’au mariage qui en général est un bijou de famille. L’élément « neuf » symbolise alors la réussite et le succès pour la vie à venir. Et, majoritairement, il s’agit de la robe de mariée. L’élément « emprunté » caractérise la chance et le bonheur pour le couple de futurs mariés. Et, pour finir, l’élément « bleu » qui est le symbole de fidélité, de pureté dans le couple. En général, il s’agit d’un accessoire très discret à l’image d’un bijou, d’un mouchoir ou d’un élément décoratif de la robe ou du bouquet.
Porter une jarretière
Symbole de mystère, mais aussi et surtout de virginité, elle fut un symbole de pouvoirs magiques, transformés par la suite en amulette dans toutes les légendes et les contes de fées où elle apparaît. On disait également qu’elle se devait d’être blanche et bleu pour que l’amour soit pur et fidèle. Dès la Grèce Antique, les femmes glissaient alors sous leur robe une jarretière pour charmer la gent masculine. Au Moyen-âge elle devient cependant plus fonctionnelle puisqu’elle permet de serrer les bas des femmes. Ce n’est qu’à la Renaissance qu’elle prend des allures plus érotiques. Dès lors, il est de tradition que la mariée mette sa jarretière aux enchères le soir du mariage. Le gagnant ayant alors le privilège de venir la chercher sur la cuisse de la mariée avec ses dents. Une manière alors de participer financièrement au mariage, un ancêtre en quelque sorte de la liste ou l'une de mariage.
Franchir le seuil dans les bras de son époux
La mariée se doit de franchir le seuil du domicile conjugal dans les bras de son mari. Une origine, entre légende et superstition, qui veut du temps de l'Empire romain que toute femme qui trébuchait en entrant pour la première fois en tant qu'épouse dans la maison commune voie son mariage courir à la catastrophe. Le fait de la porter permettait alors de conjuguer le mauvais sort et de convoler heureux.
À gauche, pour garder le cap
Il est encore d'usage, que la mariée se tienne à la gauche du marié et ce, toute la période que dure la célébration du mariage. Une tradition ancestrale qui découle de l’époque où l'homme passait sur la tête de sa dulcinée un drap pour la kidnapper et où, il devait parfois croiser le fer avec les hommes de sa famille ou d'autres prétendants. En la tenant à sa gauche, il pouvait alors aisément manier l’épée de la main droite.
Au-delà, de ces traditions liées à la mariée, il y a également le rite païen du lancer de riz – remplacé par le lancer de confettis et autres pétales de fleurs ou encore le lâché de colombes – pour donner de la force et de la fertilité aux époux au sortir de l’église. Mais aussi le choix de l'alliance et le fait qu'elle se porte par tradition à l’annulaire gauche, qui d’après une légende ancienne égyptienne, est là où la « veine de l’Amour » mène au cœur. Sans oublier, la tradition liée au port du voile, à la danse de l’âne avec le pot de chambre, les dragées et le bouquet de fleurs.