Route du Rhum : Communiqué N°6

Route du rhum19 octobre 2006 – Antoine Koch sur le trimaran Sopra Group : Tous les atouts de leur côté…

Arrivé à St Malo à onze jours du départ de la Route du Rhum, Antoine Koch peaufine ses derniers réglages et rentre en concentration. Pour le skipper du trimaran Sopra Group, cette course sera le point d’orgue d’une intense préparation.

Architecte naval et ingénieur de formation, Antoine Koch n’a, avec la régularité d’un métronome, rien laissé au hasard. Le trimaran Sopra Group, radicalement configuré pour la célèbre course en solitaire, a perdu en poids et gagné en fiabilité et performance. De quoi inquiéter les concurrents dont la plupart bénéficient de multicoques de la dernière génération ? : « Nous sommes contents de l’évolution du bateau, répond Antoine. On a l’impression d’avoir bien bossé et d’avoir sensiblement augmenté le potentiel du trimaran, mais la course nous dira très vite comment on se place par rapport aux autres. Sur un tel parcours en solo, le potentiel du bateau ne sera pas le seul facteur de réussite : entre la vitesse, la gestion de course, les bons choix tactiques, la fiabilité et le facteur de chance, on a de quoi vivre une course passionnante !…».

De manière paradoxale, le plus jeune marin du plateau a su remettre au goût du jour des solutions anciennes. En témoigne son parti pris d’équiper son mât avec des barres de flèches. Quand on sait que les compétiteurs nautiques ont renoncé depuis longtemps à cette option au profit de mâts en un seul tube, on est tenté de se demander quelle mouche a piqué Koch ?!… « Equiper mon nouveau mât avec des barres de flèches permet d’augmenter l’inertie de son profil et de réduire sa résistance au vent relatif. D’où un gain précieux en aérodynamique et en poids, dans une course qui s’apparente de plus en plus à un très long Grand Prix plutôt qu’à une transatlantique… ».

Autre choix innovant sur le trimaran Sopra Group, un système de hook de génois (crochet auquel est suspendu la têtière du génois en tête du mât). Normalement, quand le génois n’est pas utilisé, il reste enroulé en tête de mât, augmentant les poids en hauteur et par voie de conséquence, le risque de chavirage. Le hook adapté et installé par Antoine permettra de redescendre la voile d’avant en pied de mât, réduisant ainsi le couple de renversement.

Question entraînement, Antoine Koch a multiplié les sorties en « solo assisté », avec Grégory Gendron et en solo pur. Ces sorties, combinées au parcours de qualification ainsi qu’à la participation à la course Londres/Nice, ont permis de stabiliser les réglages et d’affiner les manœuvres. Et aussi de gagner en sagesse : « Il faut se méfier des conditions météo raisonnables, souligne Antoine. Le danger survient aussi de l’excès de confiance en soi. On se laisse emballer et c’est là que les problèmes arrivent. J’ai beau avoir hâte d’y être et encore plus hâte d’arriver, j’ai pour objectif de toujours rester très lucide en mes capacités et mon expérience.»

Quant à ses chances de figurer au palmarès de l’épreuve, Antoine est réaliste. Il sait qu’il devra sans doute attendre pour succéder aux Birch, Pajot, Poupon, Arthaud, Bourgnon et autres Desjoyeaux. Même s’il précise que : « dans une course en solitaire, surtout en multi, rien n’est joué d’avance. Il suffit de se rappeler les précédentes éditions du « Rhum » ménageant le suspense jusqu’au bout. Mon expérience n’est pas celle de mes concurrents, mais n’aurais-je qu’ 1% de chance de gagner, je l’utiliserai à 100 % ! ».

L’équipe technique :

• Jean-Baptiste Daramy, coordinateur technique
• Grégory Gendron, responsable matelotage
• Pierre-Yves Robert, responsable mécanique
• Maxime Velut, chargé des composites
• Joseph Brault, chargé des composites.