9 novembre 2006 – Terre…
C’est presque la fin.
À la fois d’un rêve commencé il y a un peu plus de dix-huit mois, et celui du cauchemar engendré par cette fichue avarie sur le rail de grand voile, ruinant d’un coup tout espoir de bien figurer dans la seconde partie de course.
Tout avait pourtant bien commencé, avec un bon départ et des premières heures de course récompensant l’important travail de préparation effectué à bord de Sopra Group. Comme d’autres pourtant bien plus aguerris, Antoine Koch a ensuite privilégié une gestion de course un peu plus prudente que les skippers lancés à l’avant dans une impressionnante course de vitesse. Une sagesse qui n’aura malheureusement pas porté tous ses fruits : une avarie d’une autre nature que toutes celles qui auraient pu survenir en forçant trop sur le bateau ou en surestimant ses forces est venue mettre fin comme un mauvais pied de nez, aux efforts de prudence du jeune skipper.
Bloqué à deux ris max et privé du potentiel de son bateau, Koch n’a pourtant pas démérité, se battant comme un diable pour gagner du terrain sur ses concurrents directs (Gitana 12 & Région Guadeloupe), en vue d’une arrivée forcément à son désavantage dans ces conditions. Si Gitana 12 ne semble plus en position d‘inquiéter Antoine, Région Guadeloupe, lui, est désormais hors de portée…
« Hier, soirée rapide juste avec l’angle de vent qui va bien. 110° du vent, c’est l’angle où ça va vite même avec très peu de toile, donc pas gêné par les 2 ris.
Je suis à fond, tout le temps 25 nœuds et encore des pointes à 30 nœuds sous pilote ; à fond et super concentré car j’ai toujours peur des incidents de fin de course et dans mon cas ce serait désolant.
La protection du poste de barre sous le vent a explosé sous le choc d’ un poisson volant ! Heureusement qu’il y a les protections, car même moches, elles m’ont évité plusieurs poissons volants, et à 25 nœuds ça doit faire mal !!
La nuit fut un peu merdique, avec des grains avec vent fort et gros refus qui se terminent au près, puis grosse pétole… enfin galère quoi.
Au total, ça fait une nuit pas très rapide…
Maintenant on fait route directe vers la tête à l’Anglais dans un alizé mollissant
pas très favorable à ma configuration de voile, mais c’était à prévoir sur la fin !
Donc arrivée galère en perspective : pour nous la nuit est le pire moment pour faire le tour de la Guadeloupe avec peu de vent et des grosses rafales qui descendent de la Soufrière… Je me dépêche. Antoine »