Thomas Fontaine

Thomas Fontaine

Thomas Fontaine (né en 1970) vit et travaille à Paris. Diplômé de l’EFET (École Française d’Enseignement Technique de Paris) en 1995. Expositions 2004 : Festival arts visuels, « Images-architectures et urbanismes » Captures, Royan 2003 : « Le cabinet de curiosités », exposition collective Centre André Malraux, Rouen ; « A comme Anatomie », exposition collective, Galerie Duchamp, Yvetot 2002 : Exposition collective, Galerie Corentin Hamel, Paris 2001 : Exposition Anywhere collectif politique, Galerie Corentin Hamel, Paris « Low Tech Policy », exposition personnelle, Galerie Corentin Hamel, Paris 2000 : Exposition Anywhere collectif politique, Galerie Corentin Hamel, Paris ; « Kunstkreuz », exposition collective, Berlin ; « Le kitsch taxidermé », exposition au mois de l’image de Dieppe 1998 : Exposition collective, Galerie SMP, Marseille 1995 : Exposition collective, Galerie de l’Académie Nationale des Arts de Bucarest, Roumanie. Co-fondateur en 2000 de la galerie Corentin Hamel, Thomas Fontaine habite aujourd’hui près de Belleville, à Paris. Après avoir achevé ses études techniques dans la section photographie en 1995, l’artiste expose rapidement en France et à l’étranger. À l’époque ses photographies sont documentaires. Aujourd’hui son utilisation de la photographie est différente. De la reproduction du réel il est passé à une représentation légèrement décalée de cette même réalité. Il se sert de cette saisie apparente pour jeter le trouble sur ce qu’on croit voir, ce qui existe et ce que l’artiste recrée.

Thomas Fontaine élabore des fictions en jouant sur une ambiguïté voulue. Les sujets photographiés oscillent toujours entre le factice et le vivant, l’apprêté et le naturel. Dans la série de photographies intitulée Histoire naturelle, on voit des animaux en cage et derrière des vitres. Jusque là rien de surprenant. Mais l’apparition – évidente sur certains clichés – d’animaux empaillés, introduit une confusion. On met en doute alors le statut des autres animaux photographiés. Il renverse ainsi les situations. Il faut voir comme il photographie certains animaux qui, en plan rapproché, paraissent nous observer, sortis de leurs contextes, avec comme seuls éléments une vitre et son reflet, nous mettant, d’une certaine façon, dans la situation du regardé plutôt que dans celle du regardeur. Le traitement des hommes et des femmes n’est pas si différent. Lorsque Thomas Fontaine récupère des Polaroïds de contrôle-lumière noir et blanc dont s’est servi le photographe Brumeaux pour réaliser un catalogue d’entreprise, et qu’il les agrandit, il accentue certains traits pour détourner une intention. On voit des standardistes, des manutentionnaires, des secrétaires tout sourire. Mais la similitude parfaite des attitudes qu’on leur a imposées, renvoie une image d’un bonheur feint, outré. Dans d’autres travaux, Thomas Fontaine analyse les mécanismes de représentation utilisés par notre société de consommation et les détourne, là encore. La série de photos Milano se situe à la frontière 29 . 28 . de la promenade et du regard sarcastique mettant en cause la place prépondérante que les voitures occupent aujourd’hui dans nos vies. L’artiste connait les difficultés que les photographes, spécialistes dans les images d’automobiles, rencontrent pour faire disparaître de la carrosserie les reflets perturbateurs afin d’obtenir de jolies courbes. Lui, s’amuse à réaliser des clichés où le reflet agit comme miroir montrant l’environnement de ces voitures. Thomas Fontaine porte une attention particulière au traitement de l’image par notre société. Alors il l’étudie, la récupère et la détourne pour en faire un objet tantôt poétique, tantôt acerbe. L’écart permet d’ouvrir un chemin vers la réalité.

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