David Dronet

David Dronet

David Dronet (1970) vit et travaille à Caen et à Hérouville-St-Clair. Il est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Caen (1993). Parallèlement à son travail personnel, il est, depuis 1990, co-initiateur et animateur de projets collectifs d’artistes de lieux de résidence, de production, d’édition et de performances. 2003 : « Entrelaps », Festival, organisé par la Station Mir ; Résidence et exposition, Johannesburg, Afrique du sud 2002 : « Mirages », exposition personnelle, CAC Hérouville 2000 : « INcube1, 2, 3 et 4 » : installation multimédia collective, concerts, performances, dont 2001 Québec 1994 et 1995 : « Germination 8 » 1994 : Animateur de la Station Mir à Hérouville- Saint-Clair ; éditions, disques, cédéroms 1993 : « The total very best of TFC », exposition personnelle, École des Beaux-Arts de Caen. 1991 : « Suite… » École des Beaux-Arts de Cherbourg. 1990 –… : Festivals en France et à l’étranger (vidéos, performance, scénographies) dont « Rencontres Vidéo Art Plastique », Hérouville- Saint-Clair ; « Bandits-Mages », Bourges. Marqué par l’univers visuel et la réalité de diffusion de la télévision, puis profondément lié aux supports apparus avec les nouvelles technologies et la généralisation de l’ordinateur personnel, le regard de David Dronet est attentif à la singulière qualité de ces images. Parfois formellement pauvres et altérées, elles intègrent des grammaires, des motifs, des formes de récit et de discours qui relèvent de nouveaux langages – et de nouvelles puissances de sens. En artiste, il se réfère à cette production sans qualité et volontiers lui emprunte, sans doute avec une distance critique, en s’appropriant les codes de ces nouveaux régimes d’images pour en produire à son tour de nouvelles, car c’est bien en producteur qu’il conçoit son activité.

Et puis surtout, ces langages ont déterminé des attitudes nouvelles de spectateurs, des nouveaux usages dont la musique a tracé les principes avec les pratiques de reprises et d’échantillonnage que constitue le sampling des DJ’s. C’est bien avec les deux pieds dans cette culture contemporaine que travaille David Dronet, au travers d’une expérience qu’il croise avec celle de beaucoup d’autres artistes dans ce creuset de rencontre et de recherche qu’est la Station Mir. Installée à Hérouville, la Station Mir est un « laboratoire de création et de production audiovisuelle et multimédia autogéré par un collectif d’artistes » que Dronet a co-fondé (en 1994) et qu’il dirige. À la Station Mir, l’ordinateur est au centre des procédures d’exécutions des tâches techniques (montages sonores ou visuels, maquettes de toutes sortes, pour l’imprimé comme pour le disque ou la création numérique, et aussi communication, échange d’informations, circulations). L’ordinateur est aussi l’outil d’une convergence de langage que la modernité revendique depuis un siècle et demi et qui a ainsi aujourd’hui trouvé support. Pour David Dronet, le recours à la technique trouve sens au croisement avec la tradition artistique de la performance et de l’héritage de Fluxus, avec la marque de la poésie sonore et de l’art conceptuel, respectivement pour la théâtralité et pour la visualité du verbe. L’image n’est plus fixée dans une forme exclusive : elle est une matière fluctuante, qui permet des configurations de sens instables, séduisantes ou répulsives. Pour en revenir à la série soutenue par la DRAC, elle commence dans les pages d’un livre de Serge Feray intitulé Apocalypse et publié en 2000. Dans le prolongement du travail de mise en page qu’il a conçu, Dronet s’empare du texte, sensible à la rythmique et à l’aspect fragmenté, pour d’abord alimenter une bande vidéo d’une dizaine de minutes, puis pour produire cette série d’images qui voit se superposer textes, schémas techniques, ambiances colorées dans des formats qui rejoignent ceux du tableau. Ainsi ont-elles été montrées au CAC à Hérouville-Saint-Clair en 2002.

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